Le présent est le passé de demain

L’art de la fabrication cosmétique

Pourriez-vous décrire les crèmes pour le visage comme des œuvres-d’art ? A notre avis, c’est le cas pour la cosmétique Dr. Hauschka. Et attribuieriez-vous une personnalité à une plante ? Nous, nous le faisons et étudions sa biographie quand nous concevons et fabriquons un produit cosmétique. Nous déterminons les besoins de la peau et recherchons ensuite les plantes médicinales, les cires et les huiles, les plus adpatés aux besoins. Nous combinons les ingrédients de manière à ce qu'ils soient en harmonie les uns avec les autres et avec la peau. C'est la seule façon de créer un produit avec une composition réussie. Et seulement alors, vous apprécierez les bienfaits du produit.

 

Nous visons à créer des produits avec une composition efficace, telle un chef d’oeuvre. Nous nous efforçons d'optimiser constamment les façons dont nos matières premières sont utilisées dans les produits Dr. Hauschka. Heureusement, nous disposons déjà d'une grande richesse : la connaissance et l'expérience acquises grâce au développement et à la production de médicaments WALA despuis 1935. Elisabeth Sigmund a completé cette base de connaissances. Dans les années 1930, elle a commencé à étudier des livres de médecine centenaires conservés dans les bibliothèques monastiques. Elle y a découvert des trésors de connaissances sur les plantes médicinales. Elle a utilisé ce savoir afin de développer les formulations de la Cosmétique Dr. Hauschka. Aujourd'hui, nous pouvons combiner ce savoir avec des méthodes modernes.

Nous y développons des méthodes, effectuons des contrôles de qualité et examinons les questions de recherche pratiques posées par nos collègues. Comme, par exemple : les jardiniers ont besoin de savoir quand l’alchemille que nous cultivons pour le Masque Apaisant est le plus riche en nutriments. Ils utilisent cette infomation pour déterminer le jour de la récolte. L'entrepôt de matières premières a lui besoin de savoir comment créer de meilleures conditions de stockage pour les huiles essentielles. Et, le département Développement a besoin de complément de recherche soutenant le développement de l’extrait huileux de millepertuis présent dans la Crème de Jour à la Rose et la Crème Purifiante pour le Visage . De telles questions donnent lieu à des thèses et des masters dont les résultats sont publiés dans la presse internationale.

Les employés de contrôle de qualité, qui travaillent également dans le nouveau laboratoire, effectuent des tests sur les matières premières et les produits finis pour s'assurer qu'ils sont fiables et de haute qualité. A présent, les autorités exigent que les fabricants de cosmétiques effectuent des analyses appronfondies pour ces attestations sécuritaires. Mais notre exigence en matière de recherche est bien supérieure. Nous combinons les connaissances acquises sur plusieurs décennies avec les connaissances de la littérature scientifique moderne et utilisons les résultats pour effectuer des analyses supplémentaires. Au final, ce savoir complété nous permet de composer pour vous les meilleurs produits cosmétiques.

 

 

Interview

Interview avec Herwig Judex, membre de la Fondation WALA, et avec le professeur Florian Stintzing, directeur du Département Scientifique des Laboratoires Pharmaceutiques WALA Heilmittel GmbH, sur la recherche, le développement et la fabrication de la cosm 

 

 

 

 

M. Judex, vous connaissez WALA depuis 1971. Cela faisait seulement quatre ans que la cosmétique Dr. Hauschka était commercialisée – en tant que deuxième marque au côté des Médicaments WALA. Le savoir de production de médicaments a-t-il influencé les formulations des produits cosmétiques ?

Herwig Judex : Les formulations des produits Dr. Hauschka ont été développées en collaboration avec des médecins, des esthéticiennes et des pharmaciens. L’expérience de la production de médicaments a naturellement joué un rôle majeur. Et avec toujours trois concepts importants : Nettoyer, Stimuler, Protèger. Les produits cosmétiques devaient suivre ces trois éléments. Cela explique pourquoi nos produits ont été initialement appelé Cosmétique Curative, un nom qui a depuis été modifié pour des raisons légales. Malgré cela, le nettoyage, la stimulation et la protection est une unité et reste le concept original.

M. Stintzing, vous dirigez le département Scientifique de WALA. Le concept Nettoyer, Stimuler, Protèger a-t-il pour vous aujourd’hui encore son importance dans le développement de la cosmétique Dr. Hauschka ?

Florian Stintzing : Oui, il existe toujours une stimulation curative derrière les produits, comme le dit M. Judex. Ainsi que la question : comment aider l’utilisateur.trice ? Nous ne suivons pas les dernières tendances, mais nous regardons les besoins de l’être humain. Une personne ayant une peau très sèche et desquamante a besoin de soutien et de soin, tout comme les hommes et les femmes ont besoin de soin de la peau pour le visage et le corps. Les personnes qui se maquillent ont aussi besoin de prendre soin de leur peau. Pour chacun, en tant que fabricant de cosmétiques naturels et biologiques, nous voulons développer des formulations destinées à l’être humain et qui permettent à ce dernier de se sentir bien dans sa peau chaque jour. C’est pourquoi, nous n’avons pas développé de produits à courte durée de vie. Nos besoins cosmétiques répondent aux besoins fondamentaux.

Comment le développement et la production des produits Dr. Hauschka ont-ils changé au cours des années ?

M. Judex : On peut voir d’énormes différences. Dans les années 60 et 70, nous avons créé des produits basés sur notre connaissance et l'expérience. On a fait des mélanges et des essais pour voir si le produit répondait à nos attentes. Auquel cas, on procédait à sa fabrication sans autres exigences majeures. Si nous voulions évaluer la qualité d’une plante de notre jardin des plantes médicinales, nous examinions sa croissance. Si l’apport d’engrais était trop important, et qu’une plante qui normalement ne devait mesurer que 30 cm atteignait un mètre de hauteur, alors cette plante était mise hors d’usage pour la fabrication. Nous étions convaincus et intimement certains que ce à quoi nous avions réfléchi et pensé était juste. Et ça l’était. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Nous devons effectuer des tests de stabilité et d'utilisation et fournir des informations plus détaillées sur les substances. C'est maintenant une exigence légale pour les fabricants de cosmétiques et c'est important parce que les consommateurs et les consommatrices d'aujourd'hui ont besoin d'une sécurité externe et objective.

Autrefois, l’expérience avait son importance. M. Stintzing, pouvez-vous confirmer aujourd’hui ce savoir de manière analytique ?

M. Stintzing : Oui, la plante qui se développe différemment est un bon exemple. Nous avons essayé récemment de domestiquer la chicorée, c’est-à-dire de la cultiver dans notre jardin des plantes médicinales en Allemagne. Elle est présente entre autres dans la Cure Intensive pour Peaux Réactives. Elle a fini par ressembler à un pissenlit. On pourrait dire que sa nature a été déformée. Pourtant, elle a bien fleuri, ici dans notre jardin. Son aspect ne correspond pas à celui d’une plante grandissant sur des sols plutôt maigres et secs. Vous ne pouvez pas créer un extrait aqueux stable à partir d'une plante qui a grandi de cette manière. Une différence de parfum est également perceptible. Vous pouvez le prouver aussi analytiquement. Par exemple, le pH ne baisse pas lors du procédé d’extraction étant donné que la fermentation lactique ne démarre pas. Même avec toutes les avancées technologiques, il est encore essentiel d'utiliser nos sens et de faire attention à des différences évidentes - pour surveiller de près les différentes étapes. Et à cela nous ajoutons l’expérience que WALA a construite depuis plus de 80 ans.

Cependant vous ne pouvez plus vendre de produits sur le marché en vous basant uniquement sur vos connaissances et votre expérience. Vous devez respecter les exigences légales. Quelles analyses effectuez-vous?

M. Stintzing : Biensûr, il y va de la sécurité du client.e. Les matières premières pour nos produits cosmétiques sont testées au niveau des propriétés caractéristiques mais aussi à celui des corps étrangers comme pesticides ou métaux lourds. Les tests sont un moyen important de prouver et de documenter un certain niveau de qualité, mais aussi d'en apprendre davantage sur les matières premières. C’est pourquoi, nous vérifions souvent même plus que ce que demande la loi avec des prescriptions définies avec précision. Mais au final, vous ne pouvez bien contrôler que si vous connaissez la biographie de la matière première. Comme, savoir où la plante a été cultivée. Ce n’est qu’ainsi que vous déterminez la part de contamination qu’elle a pu subir en raison de l’habitat. Et seulement alors, vous pouvez tester spécifiquement ces polluants. Si vous ignorez ce facteur, vous risquez d’analyser de mauvais éléments.  

 

La biographie d’une plante, cela n’est pas courant. Pouvez-vous nous expliquer ?

M. Stintzing : Nous pensons le produit à partir de ses matières premières. Nous nous demandons d’où vient la plante. Où, dans quelles conditions climatiques et sur quel terrain elle a poussé, comment elle a été soignée et quand elle a été récoltée. L'origine d'une plante importe, comme l'illustre notre exemple de chicorée. Et la destination, c'est-à-dire où la plante finit, c'est-à-dire dans le produit cosmétique, est basé sur ce qui s'est passé dans le passé. C'est ce qui rend le concept de biographie si importante pour nous. Tout se ce qui se trouve dans les matières premières est développé lors du parcours biographique. Et à un certain point, tout cela finit dans la composition. Tout ce que nous faisons pas au départ, que ce soit au nivau du procédé ou de la sélection qualitative, nous ne pouvons le donner au produit ultérieurement. 

M. Judex : La biographie de la plante est l’essentiel. Après tout, nous ne pouvons aller nulle part avec des faits et des chiffres.

Est-ce que la façon de procéder, de travailler aussi avec les sens et l’expérience, représente quelque chose de particulier pour WALA ?

M. Judex : Oui, absolument. 

M. Stintzing : Mais cela n’est possible que lorsqu’on connaît les plantes. Vous devez savoir où elles grandissent, quel est leur environnement naturel, à quoi elles ressemblent généralement. Qu’est-ce qui s’est passé si elles ont un aspect différent. C’est une des raisons pour lequelles nos chercheurs au laboratoire des plantes et nos collaborateurs du développement cosmétique et du développement analytique aident régulièrement lors des récoltes dans notre jardin, au cours desquelles nos jardiniers leur enseignent beaucoup sur les plantes. Il en découle un lien direct avec les matières premières. Ce qui est extrêmement important car ce lien empêche l'anonymisation, très répandue aujourd'hui.

Puisque la biographie de la plante est si importante, cela ne signifie-t-il pas que vous ne pouvez que récolter et traiter des plantes sauvages ? La culture des plantes est-elle encore possible dans ces conditions ?

M. Judex : Bien entendu, nous pouvons également cultiver des plantes. Par exemple, si nous voulons que les racines ou les feuilles se développent d'une certaine manière. Mais dans des limites données, comme dans le cas de la chicorée. 

M. Stintzing : L’influence du lieu d’origine peut également être prouvée de manière analytique. Les essais montrent par exemple que les baies cosmétibles de Scandinavie sont plus riches en substances végétales secondaires que celles de l’Europe centrale et méridionnale. Ce savoir est aussi déterminant pour les plantes médicinales. En plus de la température, la lumière et les conditions du sol ont également un impact majeur sur la qualité. Un exemple d'un cas dans lequel nous avons pu prouver les différences analytiques est la sauge, que nous utilisons dans des produits tels que Le Déodorant Sauge Menthe . Les propriétés du sol, telles que le pH, sont particulièrement importantes pour cette plante. Ainsi, dans notre jardin de plantes médicinale les jardiniers ont disposé différentes natures de sol pour respecter scrupuleusement cette qualité. Ils créent pour ainsi dire un environnement de substitution pour les plantes avec des conditions de vie dans lesquelles ils peuvent développer ce qu'ils sont, leurs forces vitales et leur être intérieur.

M. Judex : La qualité est un facteur qui ne se laisse pas déterminer seulement par la quantité. Aujourd'hui, nous sommes chargés de détecter les différences quantitatives afin de décider si une matière première est ou non utilisée. Cependant, comme le dit M. Stintzing, la qualité concerne toute la biographie. Comment la plante a-t-elle été créée, comment ont été cultivées les graines qui ont été ensemencées.

Devons-nous réviser les « anciennes » connaissances en fonction de nouveaux résultats ?

M. Judex : Le terme « réviser » est péjoratif. Car il s’agit assurément d’un apport à la connaissance. Ce qu’on en fait est une autre question. Par exemple, si vous réussissez à combiner le processus artistique avec la connaissance. 

M. Stintzing : Je ne peux que confirmer. Nous enrichissons notre savoir et nous construisons sur de l’ancien et sur l’expérience. Cependant, nos produits ont également un aspect artistique. Un produit est une composition. Il faut naturellement qu'il soit bien conçu et qu’il ne se désagrège pas. Cependant, les ingrédients doivent également être en harmonie les uns avec les autres et avec l’être humain. J’ai la conviction que cet aspect artistique aborde l’être humain à un certain niveau. Vous n’avez pas besoin de savoir ce que renferme le produit. Au lieu de cela, vous ressentez le produit en harmonie avec vous ou non. Si, en tant que fabricant de cosmétiques naturels et biologiques, nous développons des produits authentiques qui répondent aux besoins des client.e.s et qui aident la peau, alors nous avons réussi.